Actualité financière : point sur le premier semestre 2025
Malgré un début d’année compliqué, marqué par un contexte politique toujours tendu, un retour à la « normale » semble s’amorcer sur les marchés financiers. Après la journée noire du 7 avril, marquée par une chute brutale des indices et une vague de panique chez les investisseurs, la situation s’est progressivement stabilisée.
Les États-Unis ont tempéré leurs ardeurs sur la scène internationale, que ce soit vis-à-vis de l’Ukraine, de la Russie ou de la Chine, même si quelques incertitudes sur le devenir des droits de douane alors même que l’économie mondiale demeure ralentie. Pourtant, les marchés financiers continuent de composer avec ce contexte incertain pour atteindre de nouveaux records.
Une situation contrastée selon les zones géographiques ?
Malgré l’inquiétude ambiante, la situation globale n’est pas au catastrophisme : le PIB mondial poursuit sa progression avec des perspectives à +2,2% sur 2025. Toutefois des tendances divergentes s’observent selon les continents. Aux États-Unis, un ralentissement de la croissance est constaté. Et bien que l’emploi recule, le taux de chômage reste stable. À l’inverse, l’Europe toujours timide laisse espérer une hausse de la croissance, soutenue par la BCE qui a décidé de baisser son taux directeur. Depuis le début de l’année 2025, le taux directeur n’a cessé de baisser, passant de 2,90% en février à 2,15% en juin. Il atteint ainsi son niveau le plus bas depuis septembre 2023, où il s’élevait encore à 4,50%. L’Allemagne, de son côté, lance un ambitieux plan de relance axé sur les secteurs de l’énergie, de la défense et des infrastructures, afin de regagner en compétitivité sur la scène internationale. Cette orientation bénéficie à l’Allemagne, qui maintient sa note AAA, à la différence de la France, récemment rétrogradée à AA- par l’agence de notation Standard & Poor’s en mai 2025.
Trump, dette américaine et perspectives
Autrefois redoutées, les déclarations de Donald Trump ne génèrent plus le même niveau d’instabilité : elles sont désormais perçues comme des opportunités d’achat sur les marchés financiers, et non plus comme des signaux de panique.
Pour le prochain semestre, plusieurs incertitudes demeurent.
Dans les prochaines semaines, la baisse des droits de douane de 25% à 15% devra être surveillée de près. Elle concerne principalement les importations chinoises, surtaxées depuis les mesures de Trump. Bien que cela représente un allégement, ces taxes continueront de peser sur l’économie mondiale.
La dette américaine, déjà doublée depuis 2013 et atteignant aujourd’hui 36 000 milliards de dollars, pourrait encore s’alourdir en raison de taux d’intérêt toujours élevés, qui compliquent sa gestion, Jerome Powell, président de la Fed nommée par Trump, maintient l’indépendance de l’institution en refusant de céder aux pressions politiques. Trump souhaitait des taux d’intérêt bas pour soutenir la croissance économique et les marchés financiers, mais Powell a choisi d’augmenter les taux à plusieurs reprises afin de maîtriser l’inflation, malgré les critiques publiques du président. Ce désaccord inédit a créé une forte tension entre la Maison Blanche et la Fed, soulevant des interrogations sur l’indépendance de la banque centrale. Par ailleurs, une dette élevée accroît la vulnérabilité de l’économie américaine face aux chocs financiers et pourrait freiner la croissance économique à long terme.
En France également, l’incertitude politique pèse lourd, et l’adoption incertaine du budget 2026, à l’image de celle de 2025, marquée par des motions de censure et des retards, n’arrangera en rien ce climat.
Une attention particulière devra être portée aux décisions des banques centrales. Si la BCE poursuit une politique monétaire accomodante, la Banque centrale de Chine pourrait intervenir pour atténuer l’impact des droits de douane, tandis que la Fed pourrait envisager une baisse de ses taux directeurs en fonction de l’évolution conjoncturelle.
En somme, ce premier semestre 2025 a été marqué par le recul de l’inflation, une croissance mieux orientée que prévu et un regain d’optimisme sur les marchés, soutenus par les premiers signes d’assouplissement monétaire.
Dans cette dynamique, le second semestre s’annonce porteur d’opportunités : les marchés semblent prêts à accompagner une reprise plus durable, portée par une économie en voie de stabilisation. Mais cette nouvelle phase reste conditionnée à l’apaisement des tensions commerciales, qui pourraient encore freiner l’élan si elles venaient à s’intensifier.